Le blog du Code Bar

Le Code Bar est définitivement fermé, merci à tous pour ces bons moments!

dimanche 13 juillet 2008

Toute la BD dans "La Cellule"

    Après réflexion, relecture et exercices mentaux infructueux, je m'en vais classer "La Cellule" dans la catégorie déjà bien fournie de ces BD que j'aime sans pouvoir vraiment expliquer pourquoi.

    Enfin, si.
    Je peux dire que la mise en page est excellente, un peu à la Caza sans les obliques ("l'hachélème que j'aime" et notament la première histoire: "Floraison") avec ce petit plus qui semble venu du cinéma. En même temps, on ne peux vraiment décéler dans "La Cellule" de fioritures. Le dessin et la découpe sont au service quasi-exclusif de l'histoire et de l'ambiance générée par celle-ci. En ce sens on peut y voir du Lauzier ("La Course du Rat" entre autres).

    L'histoire, c'est Simon qui vit mal la séparation qu'Anne lui impose. Une histoire banale qui n'en est pas une, car Simon a peut-être une solution...

    Si Guillaume Long nous dessinait un mouton, puis d'autres en plan large et que tout ça se passait dans les alpages, ça ressemblerait peut-être à du F'murrr. S'il préferrait nous conter des aventures potagères, on y verrait sans doute du Mandryka...

    Je digresse plein but, mais c'est parce que la lecture de "La Cellule" a fait ressurgir en moi bon nombre de souvenirs. Et au moment où j'écrit ça, je suis de nouveau entouré de tous ces albums qui ont peuplé mon imagination d'enfant autant que les livres et sans doutes plus que la télé de l'époque. Quand au cinéma...


    "L'Enfant Sauvage" de Truffaut repasse au Méliès ces temps-ci, mais c'est grâce aux "Rubriques-à-Brac" de Gotlib que je connais ce film. Le futur fantastique en image, pour moi, c'est Comès ("Le Dieu Vivant" notament) plutôt que Star Wars. L'aventure c'est Hermann ("Jeremiah", "Bernard Prince") plutôt qu'Indiana Jones. Le western, c'est Michel Blanc-Dumont ("Jonathan Cartland") et Palacios ("McCoy") plutôt que John Wayne. J'ai appris plus de vocabulaire grâce à Greg ("Achille Talon") qu'à n'importe quel bouquin. L'épopée historico-géographique des "Passagers du Vent" (Bourgeon) ou mystico-politique du "Jonathan" de Cosey n'ont pour moi d'équivalent dans aucune autre forme d'art. Cosey va même jusqu'à conseiller le lecteur dans la musique qui peut accompagner la lecture, palliant joliment l'absence de son inhérente au genre - et pas n'importe quoi: Pink Floyd, Oregon, Mike Oldfield, Beethoven, Bob Dylan, Tangerine Dream et tant d'autres...

    La BD, particulièrement sous sa forme européenne, est un art majeur bien plus complexe, complet, versatile et permissif qu'on le pense généralement. Guillaume et Fabienne le savent et le démontrent dans cet album que je recommande fortement autant au phylactèrophile convaincu qu'au neophyte du dessin en bande.

    Plutôt que de participer à la fête votive nationale et puisque le Code Bar est fermé jusqu'à mardi (en fait, non), pourquoi ne pas passer une heure ou deux sur la toile à (re)découvrir les auteurs dont auquels que je parle (non-exhaustivement bien sûr):

- Caza
- Lauzier (oui, il a fait des films aussi)
- F'murrr
- Mandryka
- Comès
- Hermann
- Achille Talon (Greg)
- Bourgeon
- Cosey
- Guillaume Long

Aucun commentaire: